On sait combien la langue française peut être diverse d’un pays francophone à l’autre. C’est un point d’étonnement, de surprises et de débat pour les émigrants ou pour les touristes lorsqu’ils découvrent certaines « dérives » du vocabulaire en franchissant l’Atlantique, passant du vieux continent au Nord Américain, là ou des français se sont installé il y a 500 ans environ, notre chouette Québec.
Parmi les chocs de vocabulaires, il y a le métier d’exterminateur.
L’oreille française n’est pas sans être choquée par le coté radical et définitif du vocable qui évoque immanquablement les pires tueurs du cinéma d’action: « exterminator » imaginant ce qu’un français dénomme par « dératiseur, désinsectiseur » comme un être armé de son pulvérisateur prêt à en découdre avec tout ce qui bouge, insectes, rongeurs, nuisible ou pas…
En réalité personne ne peut dire pourquoi et depuis quand cette terminologie fut adoptée. On ne peut non plus s’appuyer sur une traduction de l’anglais puisque nos voisins américains utilisent le plus approprié qui soit « pest control ».
La culture québécoise utilise donc sans gêne le terme « exterminateur » pour désigner l’expert en gestion parasitaire.
Cela montre une forme de « retard » de perception du public car avec le temps et la montée des tendances écologiques, la violence contenue dans le vocable « extermination » a de quoi offusquer les biens pensants.
Un vrai débat au congrès de l’AQGP
Au congrès de l’AQGP en 2016, un débat avait été engagé, encourageant les professionnels à réorienter l’image de la profession et tenter d’imposer « gestion parasitaire » comme base de champ lexical afférent à ce métier.
On avait apprécié la performance Mr Maheu, figure du métier depuis des décennies, qui avait rappeler le slogan de sa compagnie dans les années 60… : « nous, on tue pour vivre »
Tous second degré considéré, ce trait d’humour noir fut corrigé par l’entreprise au fil du temps, l’image de radicalité étant tout de même perçue comme agressive.
Gestion parasitaire
Professionnel en gestion parasitaire, cela impose plus de discernement qu’exterminateur, le mots gestion indique qu’une analyse est réalisée, qu’une sélection des situations est faite et que l’élimination ne va concerner que la partie nuisible et excessive du parasite.
Le verbe gérer est clair il montre la volonté de faire la part des choses entre le besoin d’éliminer la vermine et le désagrément causé à l’homme tout en préservant son droit à la vie dans le contexte naturel et l’écosystème qui lui est propre.
L’urbanisation à modifié bien des comportements animaux, et les insectes se sont vu chassés progressivement des aires urbaines que l’homme aimerait aseptisée.
Les espèces d’insectes en danger sont réunies dans ce tableau
Cette aseptisation des villes et des banlieues qui constituaient les campagnes et la pollution, entrainent par ailleurs des modifications profondes de l’écologie et de l’environnement qui ont un impact :
- Sur la disparition/ raréfaction des oiseaux (et de leurs chants) … eux qui se nourrissent pourtant d’insectes.
- Sur la disparition des insectes pollinisateurs comme les abeilles, une vraie bombe à retardement sur le plan écologique.
Un monde sans insecte?
Les insectes font partie de notre environnement. Un monde sans insecte… c’est une partie du patrimoine naturel mondial qui se trouve amputé.
Dans tous les pays développés les études relèvent la diminution du nombre de papillons ou d’abeilles dans les ruches et on considère que les recherches ne sont pas assez nombreuses pour connaitre les vrais chiffres de ce phénomène.
Avec la disparition des insectes, la nature perd non seulement une partie de son patrimoine mais voit aussi la vie se placer en danger.
L’alimentation de l’homme en danger.
Au-delà des conséquences environnementales, la disparition des insectes a aussi un impact sur notre alimentation.
“Nous assistons à une menace pour la productivité de notre environnement agricole et naturel. Un tiers de ce que nous mangeons est lié à la pollinisation”, affirme à L’Express Yves Le Conte, directeur d’unité de recherche à l’INRA en France.
Sans insectes, pas de fruits, de fèves de chocolat ou de colza pour extraire de l’huile. De nombreux articles relatent la pollinisation manuelle pratiquée en Chine dans le Sichuan, les insectes étant devenus trop rares….
En Californie (Etats-Unis), des agriculteurs sont contraints de louer des butineuses pour polliniser les arbres fruitiers, notamment les amandiers, rapporte le journal de France 2